Se construire un portefeuille d'actions avec le Score Carbone - Épinard 🌳 #8

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Le principe est simple, vous me posez toutes vos questions dans le formulaire ci-dessous et je tenterai d’y répondre dans l’édition suivante. 👇

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Au menu de cette édition, je vous propose d’aborder un sujet qui me tient à cœur : l’investissement en actions !

Le sujet est vaste et complexe, j’y reviendrai donc à travers plusieurs éditions.

Pour cette 1ère, on va parler :

• Des grands principes pour se construire un portefeuille
• Du Score Carbone (et notamment le mien 😅), un indicateur du risque économique des entreprises face à leur empreinte carbone
• Et bien sûr, le tour de l’actu

Allez c’est parti !

Certains voient la bourse comme un grand casino où l’on peut tout perdre en un instant, d’autres comme le moyen de s’enrichir à coup sûr… La vérité se trouve sûrement entre les deux 😉

Investir en actions, c’est avant tout investir dans des entreprises et donc partager les risques auxquels elles font face.

Je me permets donc de vous rappeler que :

• L’investissement en Bourse présente des risques de pertes en capital.
• Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

N’investissez que l’argent dont vous n’avez pas besoin à court terme.

Les principes de construction d’un portefeuille actions

L’achat d’actions, comme tout investissement, doit faire partie d’une stratégie plus globale de gestion de patrimoine.
Avant d’acheter vos actions, précisez votre stratégie selon les 3 axes suivants :

• Horizon de temps
• Risques
• Valeurs personnelles

Horizon de temps

L’investissement en action s’étend du day trading (achat et revente en quelques heures) à l’investissement long terme (plusieurs années entre l’achat et la revente).

La valeur d’une action peut évoluer très rapidement à la hausse comme à la baisse.

Le temps long est donc à privilégier pour « gommer » les effets de la volatilité (cf crise COVID ou plus récemment la guerre en Ukraine).

Avant chaque achat d’action, il convient donc de vous fixer un horizon d’investissement. Plus vous investirez sur le long terme, plus vous laissez à l’entreprise la possibilité de réaliser des profits.

Exemple : D’ici 10 ans la culture des épinards va augmenter, j’investis donc 100€ dans Épinard 🌳 = Je n’aurais pas besoin de ces 100€ avant au moins 10 ans.

Risques

L’investissement en actions est risqué, il est possible de perdre l’ensemble de sa mise.

Il convient donc de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. 🐣
On parle alors de diversification, qui peut se réaliser selon différents axes :

• Secteur (industrie, finance…)
• Taille de société (PME, grands groupes…)
• Pays / dépendance géographique (France, USA, Brésil…)

Un bon moyen de diversifier son portefeuille est d’utiliser des fonds regroupant des dizaines d’entreprises, généralement par thématique (énergie, pays en développement…).
L’inconvénient est de devoir également acheter diverses sociétés qui ne correspondent pas à vos valeurs (cf ci-dessous).

Tips : Pour matérialiser votre prise de risques, vous pouvez définir des limites hautes et basses pour vos investissements.

Exemple : J’achète l’action Épinard à 100€, je revendrai lorsqu’elle aura un prix de 150€ ou lorsqu’elle aura baissé à 80€.

Investir avec ses valeurs personnelles

Lorsqu’on place son argent, durement gagné, il vaut mieux avoir confiance dans l’entreprise.

Et la confiance, à mon sens, ça passe par un alignement de vos valeurs avec celles d’une entreprise.

Un travail s’impose donc de votre côté pour les définir.
Pour vous aider, posez-vous les questions suivantes :

• Quels sont les secteurs / pays / types de sociétés dans lesquels vous ne souhaitez absolument pas investir ?
• Quels sont les secteurs / pays / types de sociétés que vous souhaitez privilégier ?

Exemple : Je connais bien le secteur de l’énergie, mais je ne souhaite absolument pas investir dans les énergies fossiles. Les énergies renouvelables doivent à mon sens être davantage développées. Simple. Basique.

Les supports pour investir en action : PEA / CTO

Pour investir en actions, les deux solutions les plus utilisées sont le Plan Épargne Action (PEA) ou le Compte Titre Ordinaire (CTO).

Ces deux enveloppes fonctionnent de manière similaire, Le PEA est généralement privilégié au vu de ses avantages fiscaux.

À noter : il est fortement conseillé d’ouvrir un PEA même si vous n’achetez aucune action. Cela permet de prendre date et de bénéficier des avantages fiscaux 5 ans après la date d’ouverture.

Retrouvez plus d’informations sur ces supports dans cette page.

Il y a tellement de choses à dire sur le sujet que la synthèse en est difficile 😅.
Dites-moi ce que vous en pensez en commentaires 👇Ou posez vos questions via le Ask me Anything. ☝

Le Score carbone (Axylia)

Depuis ma prise de conscience écologique, je recherche des outils s’appuyant sur des critères environnementaux permettant de sélectionner ou comparer diverses entreprises/fonds pour mon portefeuille d’actions.

J’ai découvert récemment le Score Carbone, l’idée est la suivante : si la planète envoyait une facture aux entreprises pour le CO2 qu’elles émettent, seraient-elles capables de la payer ?

Axylia revendique l’idée qu’une entreprise qui génère plus de dommages socio-envionnementaux qu’elle ne crée de valeur financière (EBITDA) a un problème existentiel au regard de la Société.

En fonction de leur capacité à payer cette facture le Score Carbone attribue aux entreprises un score de A à F à la manière d’un Nutriscore.

Cet indicateur a été créé par Axylia, un cabinet de conseil en finance responsable dédié aux fondations et associations.

Comme d’habitude, je vous décortique tout ça 👇

Spoiler : Je l’ai même appliqué à mon propre portefeuille 😅

Score carbone : comment ça marche ?

Pour obtenir un score de A à F, le score carbone, propose une formule simple (si, si !) :

Pour les cancres des cours d’éco (j’en fais partie 😅), ça se décompose de la manière suivante :

1. Les émissions de GES d’une entreprise (scope 1 à 3) sont valorisées en euros (via un prix défini de 108€/Tonne CO2eq*), c’est le Coût du Carbone
2. On déduit ce montant du résultat d’exploitation (ce que gagne une entreprise, l’EBITDA en anglais)
3. On compare ce résultat d’exploitation corrigé du carbone au résultat d’exploitation « classique »
4. Une lettre, le fameux Score Carbone, permet de comparer facilement ce rapport entre différentes entreprises

Quelques remarques :

• Le Score Carbone se concentre uniquement sur les émissions de GES car il s’agit de données publiées régulièrement par les entreprises.
• Le scope 4 (les émissions évitées) n'est pas pris en compte, Axylia privilégie une réduction des émissions de CO2 immédiatement plutôt qu’une réduction des émissions à très long terme.
• Les impacts sur la biodiversité (extraction ou exploitation d’autres ressources, etc) ne transparaissent donc pas dans ce score.
• Intuitivement, une entreprise facturant ses produits très chers pourrait facilement financer sa “facture carbone” malgré un impact considérable. On observe cependant que les grands émetteurs du CAC40 (coucou Totalenergies 🖐) obtiennent un mauvais Score Carbone. Il ne suffit donc pas d’avoir un gros résultat d’exploitation pour avoir un bon Score Carbone.
• Certaines entreprises ne fournissant pas suffisamment de données pour établir le scope 3 (coucou les banques 🖐) se voient attribuer la note de ND

Le Score Carbone est un excellent moyen de comparer la santé financière de diverses entreprises face au “coût réel” du carbone.

C’est une approche très “financière”/”mathématique” du problème, mais qui a le mérite d’être très lisible et compréhensible par les investisseurs.

Retrouvez le Score Carbone de nombreuses sociétés et de quelques fonds ICI

*Axylia retient un scénario médian de réchauffement à +1,75 degrés, associé à un prix du carbone de 235$ en 2030 (selon une estimation du GIEC), équivalent à 108$ en 2019.

Bonus : Mon score carbone

En plus de donner en accès libre le score de nombreuses sociétés, Axylia donne aussi la possibilité d’évaluer son propre portefeuille.

J’ai mis le mien à l’épreuve ! 👇

Le score est sans appel :

Je pense que je n’ai plus eu une mauvaise note comme ça depuis le primaire. 😅

Je ne m’attendais pas à une telle note, mais regardons en détail d’où cela provient.

À titre de comparaison, même le CAC40 “classique” est classé D.

J’ai fait l’exercice sur une partie de mon portefeuille seulement, quelques fonds n’étant pas encore référencés pour le moment.

Voici le portefeuille que j’ai saisi et les Scores Carbones détaillés :

Disclaimer : J’ai peu touché à mon portefeuille d’actions ces 2 dernières années, il n’est donc pas complètement aligné avec mes valeurs (work in progress 😉).

Mon analyse :

• J’ai en portefeuille de grands industriels (Legrand, Schneider…) qui sont très émetteurs de CO2 et écopent d’un mauvais Score Carbone, pourtant ils participent à leurs niveaux à l’électrification des usages.
• Les producteurs d’électricité renouvelable (Neoen, Voltalia) sont eux les grands gagnants, ne construisant pas leurs moyens de production, ils émettent peu.
• La non-prise en compte du scope 4 (les émissions évitées) pénalise certaines sociétés comme McPhy (développant une solution de stockage d’hydrogène). Par ailleurs cette société est en perte d’exploitation, ce qui explique un mauvais Score Carbone (difficile de payer les factures quand on ne gagne pas d’argent).

En conclusion, le Score Carbone est une excellente clé de lecture permettant de mettre en avant les risques financiers courus par ces entreprises.
Il est clair que beaucoup d’entre elles verraient leur rentabilité économique se réduire fortement, si elles payaient réellement leur impact carbone.

Un investisseur considérant que le prix du carbone sera un jour facturé aux entreprises aura donc intérêt à opter pour un score carbone le plus proche du A.

Voilà pour cette première édition sur l’investissement en actions, dites-moi ce que vous en pensez en commentaires ou posez vos questions 👇 :

Actualités

De nouveau l’actualité a été très riche mais pas toujours très réjouissante :

• Le chef mondial de l’investissement responsable d’HSBC accuse les banques centrales et les gouvernements de surestimer le risque climatique
• La réforme du label ISR : sans exclusion des énergies fossiles
• Tout comprendre sur le projet contesté EACOP de TOTAL
• Une prise de position de Alain Grandjean : interdire les investissements fossiles

That’s it ! J’espère que vous avez appris des choses !

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À très vite !

Gaël 🌳